1) Ne concerne pas mon voyage
2) N'a pas du tout été écrite par moi
Il s'agit d'un mail qu'un pote m'avait envoyé lors qu'il était allé en Birmanie pendant son tour de 4 mois en Asie du Sud-Est. Ce n'était pas un passage prévu à l'origine mais après avoir parlé à ma mère et à Matthieu il a eut envie de tenter l'expérience.
Comme on a vraiment kiffé ce pays je vous fait partager aussi ses aventures.
C'est bourré d'humour et d'aventure.
Pour la petite histoire entre son voyage et le notre il y a eut en effet un soulèvement du peuple en Septembre 2007. Mené, comme souvent dans ce pays par les moines, il a été durement réprimé.
En Anglais : 2007 Burmese anti-government protests
Le résumé en Français : Événements politiques de 2007 en Birmanie
Un article du Figaro : La Birmanie, entre répression et signes d'apaisement
Voilà, le mail est long, lise qui m’aime !!
Alors... La Birmanie, Myanmar pour les intimes...
C'est le genre de pays qui ne laisse pas indifférent, le genre de pays dont on tombe amoureux. Ouvert aux touristes depuis quelques années, mais pas touristique pour autant. Il y a des touristes, mais quand on réalise qu'on est tous concentrés aux mêmes endroits (dictature et moyens de transport obligent), on se dit qu'on n'est pas très nombreux sur ce territoire + grand que la France.
Parmi le peu de touristes avec lesquels on a parlé, 80% d'entre eux (4 ou 5 en fait) y était pour la 8e, 3e ou 2e fois. C'est pas étonnant.
Ce qui est étonnant, c'est le profil type du touriste : il est français (éventuellement allemand ; les anglo-saxons boycottent le pays), d'une quarantaine d'année (chapeau, parce que les conditions de transport sont très difficiles, à moins d'avoir de bonnes économies pour prendre l'avion pour le moindre déplacement), ou bien il est touriste de base, en groupe organisé via un organisme d'Etat (= financement de la dictature).
On arrive donc a l'aeroport de Yangon le 21 nov. On choisi un parc un peu au pif. Le plus beau parc qu'on ait jamais vu !
En sortant, un jeune birman nous aborde, nous conseille un bon resto bamar et nous emmène terminer la soirée a la Paya Shwedagon, le temple le plus célèbre et le plus grandiose de Birmanie. La nuit, au moins, on ne se crame pas les pieds sur les dalles de marbre. Le spectacle est saisissant de lumière et de sérénité.
Notre première journée a Yangon résume assez bien ce que sera le Myanmar :
Des espaces naturels magnifiques, des constructions surdimensionnées, des Birmans émouvant de gentillesse et de détresse.
Le lendemain, avant d’embarquer sur un bateau bondé pour traverser le delta, on achète nos billets au bureau de l’amiral, comprendre « le bureau pour Etrangers », mais bureau de l’Amiral ça en jette plus ! Amiral de quoi ? On se le demande encore.(Billet 3 à 4 fois plus cher que pour les Birmans évidemment, c est peut être donc ça…). L’Amiral nous « offrent » 2 sièges pour le prix d’un pour que nous puissions dormir…
Le bateau arrive…tous les Myanmars s’agglutinent et courent sur le port…Je regarde Estelle et comprend que ca va être dur…On commence a jouer des coudes entre les vendeurs de bouffe qui crient a tue tête.
Le chaos.
Je me dis qu’on a 2 sièges chacun donc tout va bien…le truc c’est que les petits malins qui sont arrivés en premier ont pris tous les sièges…Il nous faut donc sortir des dollars pour pouvoir « racheter » un siège chacun ! ouiiiiiiiiiiii! 18 heures de bateau!
Mais on est pas mal lotis pour autant, la plupart des Birmans n’ont pas d’autres choix que de rester accroupi et d’essayer de dormir adossés au voisin.
Tandis que les militaires ce sont aménagés un petit espace camping et dorment avec leurs petites copines qui leur préparent la bouffe pendant qu’ils jouent aux cartes. Hé gamin, qu’est ce que tu veux faire plus tard comme métier ?? MILITAIRE!!
Apres une nuit de traversée dans nos sacs de couchage, on arrive à Pathein. Cette ville n'est pas des plus agréables et on se presse donc de préparer la suite du transport pour atteindre la plage de Ngapali. C'est pas gagné ! D'abord, parce que la gare routière est introuvable à moins de la connaitre déjà, puisqu'il ne s'agit en fait que d'une simple rue, sans bus.
Un vieux birman parlant anglais nous aide. Il nous explique 100 fois l'itinéraire (compliqué mais quand même...). Comme la plus part des Birmans par la suite, il nous demande un "present" pour le service rendu, afin de compléter sa retraite de 1euro par mois (le prix d'une bouteille d'eau).
Apres une matinée de bus, nous voila arrivés dans la minuscule ville (une route, en fait) de Yekyi pour attendre pendant 8h notre correspondance à un pauvre croisement.
A la tombée de la nuit, à ce croisement ou on a attendu tout l'après-midi, les flics nous amènent une table...2 chaises...des biscuits...2 soupes...et des bananes. C'est énorme !
Le bus tant attendu arrive enfin...mais ne s'arrête pas malgré les signes des flics. Est-ce pour nous rassurer qu'ils disent qu'un autre bus arrive ?
1 heure plus tard arrive un autre bus, qui ne semble pas vouloir s'arreter pour nous non plus. Au bout de quelques minutes de demande acharnée des flics, il ouvre enfin ses portes et c’est parti pour 15 heures du trajet. (En même temps sous la menace d’une arme, moi aussi j’ouvre la porte…)
Là, j’ai fait mon plus gros pétage de plomb du voyage ! Le voyage de L’ENFER ! Arghghh ! D’abord il faut savoir que les bus sont des bus anti-occidentaux (des bus de confection chinoise évidemment) !
Pourquoi ? Déjà, parce que les sièges sont calculés sur la taille moyenne des asiatiques…1m70 les jambes étirées quoi…
Et puis un bus n’est plein que quand on ne peut plus rien y mettre…vous avez déjà joué à TETRIS ? Bah vous voyez de quoi je parle. Donc entre les sacs de riz, les barils d’huile de poissons, les paniers remplis de poussins piaillants sans relâche, et les 25 passagers (pour 12 places assises)…la place est vraiment optimisée...Hum…
Par dessus ces joyeusetés, ajoutez des routes de montagnes qui ressemblent à des champs de patates non labourés, des conducteurs qui pour ne pas s’endormir mettent la musique à DOOOONF ! Et surtout l’intégralité du bus qui chique, qui renâcle, qui crache…où ils peuvent…souvent entre les sièges...miam…
15 heures de voyage de l’enfer pour faire 120 Km, et puis c'est la terre promise : Ngapali, la plage de sable immaculée !
Mais la galère n'est pas finie ! En bon backpacker, on ne réserve pas. Oh non madame!
Le problème, c'est que l'hôtel le moins cher est complet, et il nous faudrait nous rabattre sur les hôtels d'Etat à 80 euros la nuit. On fait tout de suite moins les fiers…Allo Maman Bobooooooo !
Alors qu'on décide de repartir, le propriétaire nous propose de passer la première nuit à la réception, à la belle étoile, en attendant qu'une chambre se libère pour les nuits suivantes. On n'hésite pas une seconde.
Et puis... c'est le paradis ! Une eau limpide, plus chaude que l'air, un sable blanc à perte de vue, les cocotiers... On l'a bien mérité !
Sur 3 km de plage, allez, il doit y avoir 50 personnes, bien planquées sur les terrasses de leur hôtel. C'est simple, quand on est allé d'un bout a l'autre de la plage on a croisé... PERSONNE !
Par contre, il fallait faire attention à ne pas marcher sur les crabes. Le retour à la lampe de poche a donc été un peu galère...
Tôt le matin, un pécheur nous emmène pour du snorkeling (tuba). Des centaines de poissons plus beaux les uns que les autres. Puis on pêche.
3 jours de farniente, et cap sur le fameux site de Bagan. Comme pour tous nos déplacements, il faut compter 2 à 3 jours de transit douloureux. La première escale se fait à Pyay. Rien d'intéressant si ce n'est les 3 jeunes a mobylette (3 sur une mobylette, c'est tout a fait normal) qui nous arrêtent pour s'exercer un peu en anglais. La 2e escale se fait au bord de la route, entre minuit et 5h du mat. Dur dur !
On arrive sur Bagan moyennant un droit d'entrée sur le site (payer, encore et toujours !)
Le site de Bagan, avec ses milliers de temples (4000 sites identifiables, du monticule de briques aux temples) construits entre les 10e et 13e siècles, fait parti de ce qu'on peut voir de plus beau dans le monde : des temples a perte de vue quelque soit la direction.
Vu la beauté et la notoriété du site, on pourrait s'attendre à ce qu'il soit envahi par les touristes. Mais non, on ne croise personne de la journée. C'est seulement lors du coucher de soleil que les quelques touristes convergent vers les meilleurs points de vue.
Une journée de visite a vélo, une en calèche, quelques escalades de temples, petites visites guidées de fresques vieilles de 1000 ans, excursion sur le Mont Popa au milieu des singes sacres... Et toujours les mêmes :
Hello ! Where are u from ?
- France
- Ah Frence ! Bonjooouu ! Comment ca va ?
(Variante : Ah! Frence ! Zidane ! Henry ! Good ! Et pour un vendeur : tu veus achaite ? cé jouli ! cé pachaire !)
- Bien et toi (avec un peu moins d'enthousiasme au bout de la 50e fois dans la journée)
Ce que les bouts de chou de 5 ans disent aussi très bien, c'est : parfum, bonbon, candy, Shampoo, et et et...dollar…Seront fonctionnaires ces p’tits cons…
Puis, un jour, il faut se décider a partir et à prendre... La route de Mandalay
Et comme dit la chanson : "et la route continue, on dirait qu'elle ne s'arrête jamais... sur la chemin de Mandalay" C'est tellement vrai ! (C’est pas une chanson de la star ac’, la demander pas à un vendeur de la FNAC, hein…)
Encore une fois, on doit survivre le transport…On a tout eu : les sacs de riz sous les sièges nous mettant les genoux au niveau du menton, l'odeur infâme du poisson (les sacs ont du être laves sérieusement après ca), la musique niaise a fond (des reprises des tubes américains en Birman) même au milieu de la nuit, sans compter les incessants contrôle d’identité...
Arrivée à Mandalay.
Ce qui marque le plus à Mandalay, ce sont les gens, cherchant le contact avec l'étranger. L'activité principale du touriste à Mandalay est le coucher de soleil du haut de la colline. Et qu'est-ce qu'on trouve en haut de la colline ? Des touristes, certes, mais encore + de moines que de touristes. Pourquoi ? Parce que à partir de 3 mois de cours d'anglais, l'activité du samedi est la pratique de l'anglais. Quoi de mieux qu'un touriste, parce que, par définition, un occidental parle anglais (Ils ne sont manifestement jamais allés en France…).
Les moines étant supérieurs en nombre on quitte une conversation pour la recommencer avec un autre. Il faut reconnaître que pour 3 mois, leur niveau d'anglais est épatant. Les élèves ne sont pas les seuls à s'exercer.
Un prof d'anglais nous à également abordé pour s'exercer, et surtout communiquer avec le monde extérieur : Avoir des nouvelles du monde qui ne soient pas censurées (Internet est en fait autorisé, mais très cher et de nombreux sites sont censurés, comme CNN. CBS, Yahoo Mail et Hotmail, etc), et passer à tous les occidentaux le message que tous les Birmans aimeraient faire passer : Intéressez-vous a nous et venez au Myanmar, le tourisme est notre salut.
(NB : ne pas parler anglais c'est les priver de cette communication avec le monde extérieur. A bon entendeur...).
Enfin, il nous propose ses services de guide pour le week end. En effet, comme le répéteront encore + tard les Moustaches Brothers (sans doute les seuls comiques du Myanmar), le Birman, même prof ou ingénieur, ne peut pas survivre avec une seule activite professionnelle. Le seul moyen de s'en sortir, est d'y ajouter une activité liée au tourisme. Manque de pot pour eux, nos dollars étaient calculés au plus juste et un écart pouvait compromettre notre retour. On aurait pu aider davantage les petits commerces si seulement l'Etat ne nous faisait pas payer au moindre mouvement.
En effet, au Myanmar, Faut que tu craches, faut que tu payes, pas possible que t'en rechappes... la moindre ville ayant un attrait touristique, le moindre temple, faut sortir les billets verts. 10 dollars par ci, 5 dollars par la...
Ce qui est encore plus triste, c'est que les birmans aussi sont taxes au moindre déplacement. Le micro posé, un Moustache Brother nous dira : le meilleur job au Myanmar, c'est policier, chaque voiture qui passe devant mettre un petit billet dans le casque pour ne pas être arrête. Inutile de dire que les billets vont dans la poche du charmant gugusse.
Pour avoir dit lors d'un show (lors d'un meeting de celle qui sera par la suite lauréate du prix Nobel de la paix 2002) que "avant, il y a avait les voleurs, maintenant il y a les fonctionnaires" 2 des frères, se sont retrouves en taule pour 7 ans, dont 3 mois de travaux forcés. C'est avec fierté qu'ils nous montrent la double page sur eux dans le Vrai Journal Magazine, un article dans le New York Times, un extrait d'un film avec Hugh Grant évoquant leur cause, la femme d’un des frères en couverture d'un vieux Lonely Planet...
Le show a lieu tous les soirs dans une petite boutique de Mandalay, au milieu des marionnettes confectionnées par le beau frère, pour une vingtaine de touristes. Le père fait le guet. Les chauffeurs de trishaw (vélos) sont de l'autre cote de la rue pour ne pas être trop près de ces ennemis d'Etat.
Apres une présentation humoristique du pays et de sa situation politique et économique, le show continue avec une présentation des danses traditionnelles. A la fin, ils nous serrent la main, nous remercient et nous disent que sans nous pour venir les voir et faire passer le mot de leur existence, ils seraient déjà peut être mort…Emouvant.
En arrivant au Myanmar, on pensait que si en 3 semaines 1 birman allait oser nous parler de la situation du pays, on pouvait s'estimer chanceux. En fait, ils n'attendent que ca et il lancent souvent d'eux même le sujet. Un de nos conducteur de trishaw nous a même dit que le peuple n'allait pas tarder à se soulever, car ils n'en peuvent plus. Lui, il y a 1 mois, a du vendre son taxi pick-up par manque de clientèle. A 56 ans, il vit chez ses parents avec ses enfants et petits enfants.
Mandalay, ce sont aussi ses alentours :
- Le pont de bois de 2 km, un monastère immense
- Inwa, une île de rivière ayant fait office de cite Royale, avec son temple en tek et sa tour penchée et surtout ses petites vendeuses de colliers plus joyeuses les unes que les autres
- Mingun et son temple inachevé (c'est la qu’Estelle s’est faite belle avec leur maquillage local c’était une star le reste de la journée : il n'ont jamais du voir ca sur une occidentale)
- Pyin U Lwin, station d'altitude, et son jardin botanique somptueux (mais cher, encore une fois!)
Le lac Inle est notre dernière étape...sous la pluie (premiers nuages depuis 2 mois).
Hihihi, on a échappé à la taxe !!!!
Le premier jour aurait du être une balade en VTT dans la boue, 1h30 aller et 1h30 retour. Elle s'est résumée à 1h30 aller... La roue du vélo légèrement voilée, s'est mise à cogner à chaque tour de roue. Arrivés dans un village pour déjeuner, on en profite pour la faire réparer. Rien de méchant apparemment, il s'agissait de remettre la roue droite. Je me souviens de ce que j’ai dit a Estelle en regardant le réparateur : "Vu les épaves qu'ils arrivent a faire rouler dans ce pays, j'ai complètement confiance, il va le réparer en 2 secondes comme Mc Gyver."
Je commence a m’inquiéter un peu quand je le vois frapper comme un Turc sur la bestiole et 1 heure + tard, la roue est a nouveau accrochée au vélo. Estelle grimpe dessus, CLING CLONG…le vélo ravagé…je suis sur le cul, même moi j’aurais pas pu faire pire !
Impossible de faire tourner la roue, tellement elle est de travers. Ne pouvant pas faire mieux, ils ne nous font pas payer. Oui mais, euh... nous, on est à 1h30 de vélo de la ville et il commence a faire nuit... Sans vélo avec une roue qui tourne, on va avoir du mal dans la boue... On rentre finalement avec les vélos...mais les vélos dans le bateau.
Le lendemain, on s'offre une journée d'excursion sur le lac, ou de véritables petits villages sont montes sur pilotis. Marchés, visite de potiers, forgerons de sabres, tisserands de soie et de fil de tiges de lotus, fabricants d'ombrelles...
Et enfin, c'est l'heure de notre dernier transport, avec l'habituelle appréhension. Il faut savoir qu'au Myanmar, un bus ou un pick up est plein lorsqu'on ne peut plus s'accrocher. S'il n'y a pas de panne, on devrait être revenu a Yangon le lendemain matin.
Il n'y a pas eu de panne. Mais Inle est un lac perche à 1100 m d'altitude, et il a plu récemment.
Voila donc que tout d'un coup, le bus s'arrête, comme ceux devant lui. On est bloqué. Pourquoi ? Pourvu que ce ne soit pas un pont qui ait lâché...
En fait, la route est trop pentue et trop glissante pour continuer. Mmh mouais... Si elle est trop glissante maintenant, pourquoi ne le serait-elle pas dans une heure, ou même 5 ? Finalement, on reprend la route et le tour de la Birmanie se termine. Arrivés a Yangon, on se précipite a l'aéroport pour embarquer 2 jours +tôt que prévu et économiser ainsi quelques dollars. On nous accepte au dernier moment.
...Et c'est fini... Snif ! On adore la Birmanie et ses Birmans !!!
J'espère qu'on y retournera !!!!!
Ceux qui me manqueront pas par contre, ce sont ces ‘culés de Moustiques et SURTOUT ces salops de coqs qui commencent à gueuler à 2h du mat’ (Ouiiiiiiiiiiiiiii). Combien de nuits je me suis retenu d’aller leur faire la peau à ces emplumés !!
Bisous
Serge
PS : Donnez moi de vos nouvelles ça me fera plaisir
Je ne rajouterai que ces quelques mots :
FOCKING BIRMANIE QU'ON AIME !!!
Haha Tonton, moi qui me plaignait que ma voiture fait du bruit et enfoncer le cul de Laurent un soir, je l'ai entrainé avant son départ comme ça :p
RépondreSupprimerIl me fait envie ce pays, surtout la fête de l'eau pour leur nouvel an ^^