Jordanie : Seeking for the Matrix

Quelques sons pour Petra :
-    Scooter – Endless Summer (Datura Remix)
-    Café Del Mar – Energy 52 (Dj Kid Paul Mix)

Au moment d’entrer en Jordanie j’espère qu’il n’y aura pas de problème pour payer le visa dans une quelconque monnaie (je commence à en avoir pas mal en stock) mais bizarrement on ne me demande rien (alors qu’il y a un panneau avec marqué Visa : 10JD {Alias Dinar Jordanien, 1DJ étant plus ou moins 1 €}). Je me dis qu’il faudra que je paie à la sortie mais au moins je suis sur place.

Evidement il ne pouvait pas ne pas m’arriver une nouvelle aventure. Je dois avouer qu’après coup elle me fait moins rire que celle de l’avion à Istanbul.

Je m’apprête donc à prendre un taxi pour me rendre à Aqaba, d’où je veux prendre le bus pour Petra (le jour même ou le lendemain c’est assez incertain, surtout si l'on prend en compte la régularité des transports en commun Jordaniens). En chemin le bon monsieur, se doutant que je vais à Petra, me signale que le lendemain et le surlendemain il n’y a pas de bus car nous sommes vendredi puis samedi et me propose donc de me conduire à Petra en taxi (pour 55 DJ). Ayant suffisamment entendu les galères de certains pour trouver des transports en commun ces jours-là en Israël je saute sur l’occasion (oui je sens que vous voyez où je veux en venir…).

Du coup il me laisse entre les mains de son frère (enfin dit-il) et me voilà en route pour Petra. Le bon chauffeur ne parle pas anglais mais il est ultra gentil. Il m’offre même des fruits et de l’eau qu’il achète lorsqu’il part faire son plein.
Ce n’est qu’à mi-chemin que je me rends compte que les jours fermés en Israël ne le sont pas en Jordanie. Bon je me suis fait arnaquer mais au moins il me conduit à bon port et cela m’évite une ou deux nuits d’hôtel à Aqaba.

Juste une petite digression ici sur les autoroutes Jordaniennes. Déjà il faut savoir qu’ils en sont ultra fiers. Elles sont toutes neuves et magnifiques.
Enfin il y a quand même quelques trucs dangerous :
-    Premièrement pas de bande d’arrêt d’urgence (on va dire que ce n’est pas forcément obligatoire mais quand même)
-    Deuxièmement pas de séparation avec l’extérieur de l’autoroute (ce qui implique qu’on voit parfois des voitures braquer tout à coup vers la droite et sortir sur un chemin de terre directement à travers le désert…)

-    Troisièmement il y a des gens qui vendent des objets divers et variés ou qui font du stop sur le rebord de la route (l’autoroute je rappelle, imaginez le danger quand même)
-    Quatrièmement les mecs utilisent la bande de terre qui sépare les deux sens de l’autoroute (toujours pas de barrières cf. le deuxièmement) pour dépasser. Ce qui, potentiellement, peut entrainer des situations chaotiques si les mecs essaient de dépasser n’importe comment dans les deux sens en passant par le milieu.
-    Et cinquièmement il y a DES PUTAINS DE RALENTISSEURS. Ouais tout à coup, on ne sait pas pourquoi il y a un ralentisseur en plein milieu de la route… Ambiance pour la limitation de vitesse.

Ne parlons même pas de la manière dont ils conduisent, ils se sont tous cru dans Fast’n’Furious.

Petite pause au bout d’une heure, où, très gentiment, on m’offre le thé (en même temps j’ai raqué… ah vous me dites qu’on sent une sorte de ressentiment dans mes propos, bah je vous rappelle que je n’ai normalement que 35 € pour vivre par  jour et que je viens de claquer l’équivalent de deux jours !!!). Au moment de repartir un mec monte avec nous. Je crois comprendre qu’il s’agit d’un pote du chauffeur et qu’on le dépose à Petra, où il habite… (Il ne veut pas payer une partie là le mec ??? Bon promis j’arrête ça va vous saouler).
En effet juste à l’entrée de la ville nous déposons notre passager supplémentaire et direction l’hôtel.

Celui-ci à l’air plutôt correct. Je réserve donc ma chambre et Oh surprise je ne suis pas dans un dortoir. J’ai droit à une chambre pour moi tout seul pour le même prix qu’un lit auparavant.
J’ai même la possibilité de prendre une douche (froide, ce n’est pas les horaires de l’eau chaude) et ils me proposent moyennant quelques DJ de me faire une lessive. MAIS C’EST UN PALACE !!!

Un diner est proposé aussi et, ayant lu dans ma Bible (A.K.A le Lonely Planet Middle East) qu’il n’y avait pas grand-chose en ville j’accepte. C’est plutôt bon, et j’en profite pour prendre beaucoup de sucres lents parce que demain : VISITE !!!
Je fais connaissance aussi un peu avec les gens, un Australien qui travaille comme bûcheron au Canada qui traine avec une Suissesse et un Israélien (rien d'anormal dans le monde des backpackers).
Je n’aurai cependant pas eut de contacts aussi sympathique à Petra qu’à Istanbul ou à Jérusalem.
Aller dodo tôt et on se prépare pour le lendemain.

Vendredi 29 Janvier 2010 :

Aller, c’est enfin le grand jour, je vais enfin voir le site qui a été élu une des Sept Nouvelles Merveilles du Monde (avec Chichen Itza au Mexique, la statue du Christ au Brésil, le Colisée de Rome, la Grande Muraille de Chine, Machu Picchu au Pérou et le Taj Mahal en Inde, je suis, soit dit en passant, étonné que les temples d’Angkor ne figurent pas dans la liste).

Bon j’avoue que sur le chemin, tellement ému par cette visite, je n’ai pas fait attention où je marchais. ET BANG je me suis prit en plein front un panneau de direction…
Voici d’ailleurs l’objet du délit.

Après une courte pause où un gentil marchand me propose successivement, de m’assoir, me passer de l’eau sur le front, un thé, puis de lui acheter un bandana (oui merci, non, non) , j’arrive sur les lieux.

Après avoir acheté un ticket pour trois jours j’entre sur place.

Juste après l’entrée des bédouins proposent de descendre en cheval jusqu’à l’entrée du As-Siq, gorge permettant d’accéder à l’ancienne ville. Ça tombe bien lorsque j’ai prit mon ticket, on m’a forcé à acheter la promenade en cheval… C’est nouveau, depuis début Janvier 2010 tout le monde doit le prendre. Mais (parce qu’il y a toujours un mais) le tip n’est pas comprit dedans. Fatigué par ces sollicitations je me colle mes écouteurs et avance d’un bon pas.

Quelques tombes sur le chemin, notamment un mélange assez intéressant de Pyramides, et colonnes Grecques sur l’une d’entre elle.

On pénètre ensuite dans la gorge, longue d’1,2 km qui, d’origine naturelle a été élargie par les Nabatéens (civilisation ayant construit Petra).

On remarque d’ailleurs, le long des parois, que la roche qui a été aménagée, selon moi pour pouvoir acheminer l’eau (Wikipedia me confirme que mon impression est bonne).

Et puis tout à coup, on entre-aperçoit un morceau de construction.

Quelques pas et un peu plus du monument est dévoilé.

Pour finalement se retrouver face à l’un des joyaux de Petra : Al-Khazneh.

Il s’agit d’un des monuments les mieux conservés les autres ayant parfois été bien érodés par les ans.
Pour la petite histoire Petra a été découverte, en 1812, par un explorateur Suisse (les meilleurs !!!). Burckhardt est aussi celui qui a découvert le temple d’Abu Simbel en Egypte. Tranquille le gars, être le premier étranger, depuis des centaines d’années, à pénétrer dans ces lieux et voir ces monuments.
Je continue un peu en direction de l’Amphithéâtre mais, un peu avant celui-ci, je décide de suivre les recommandations de la Bible et bifurque pour monter voir l’autel du sacrifice.
Petite trotte d’une grosse demi-heure sur les marches qui m’amèneront vers une vue magnifique sur l’ensemble du site.

En haut je croise trois Français (ils sont partout mon Dieu) mais les laisse rapidement pour profiter de la solitude qu’apporte cet endroit.
En effet les guides n’emmènent pas leurs groupes dans les montées et on peut donc être bien tranquille pour profiter du lieu.

Je redescends sur l’autre versant, profite encore des zones tranquille et me balade un peu partout.
Après 6 heures de marche je suis fourbu mais émerveillé. Je remonte doucement vers l’entrée du site puis sur la ville. J’ai, en passant, refusé un taxi pour me ramener au centre ville. Je ne referai pas cette erreur le lendemain !!! Parcequ’après la légère balade, la montée est très sévère.

Un nouveau diner à l’hôtel où je me retrouve avec 8 Australiens qui visitent Petra en un jour et direction le lit, plutôt que de regarder à nouveau « Indiana Jones et la dernière croisade » (film qui est passé tous les soirs malgré les nombreuses protestations des différents hôtes de l’auberge).

Samedi 30 Janvier 2010 :

Départ de nouveau tôt pour profiter un maximum.
D’autant qu’aujourd’hui, je veux voir les Tombes Royales et le Monastère. Cette fois-ci je ne me ferai pas avoir et je me prépare un pique-nique. La veille j’avais décidé de tenter le restaurant sur le site mais il était ultra cher et vraiment pas terrible.

D’un bon pas et passant un peu sur le début (avec néanmoins la pause obligatoire devant Al-Khazneh) je me dirige vers les anciennes tombes des Rois Nabatéens.

J’arrive ensuite au pied des marches qui mènent au Monastère (Al-Deir). Parce que je suis encore fourbu de la veille et que je ne le referai peut-être pas deux fois dans ma vie je m’alloue les services d’une brave mule qui me portera jusqu’en haut.

Ma première fois sur ce genre d’animal mais elle est très bien dressée et, en dehors d’un petit moment où j’ai craint pour ma tête au vu de la taille du passage, tout se déroule à merveille.

5 minutes de marche après que la brave bête m’ait déposé je tombe sur ce qui est pour moi le plus magnifique monument de Petra.

C’est là que je décide de pique-niquer, sur le haut d'un monticule, en face de cette gigantesque construction.
Notez sur la photo suivante la taille de celle-ci, comparée à la mienne.

Il y a aussi un promontoire qui permet d’avoir une vue magnifique sur le désert mais ma peur du vide ne me permet pas d’approcher trop près du bord (j’espère trouver un peu plus de courage sur les bords du Grand Canyon).

Je recroise les Français de la veille, qui sont eux montés à pieds (les courageux) puis après m’être imprégné une dernière fois du lieu, redescend vers le centre du site puis vers la sortie.

Après avoir diné et discuté avec trois Israéliens je pars me coucher. Le réveil est prévu très tôt le lendemain.

Dimanche 31 Janvier 2010 :

Après une nuit pourrie (des rêves louches et un muezzin qui n’a pas arrêté de gueuler dans mes oreilles) le réveil sonne à 5h30 pour ne pas rater l’unique bus qui va à Aqaba et qui passe à 6h15.

Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un muezzin il s’agit de la personne (je ne connais pas trop sa place dans la hiérarchie islamique) qui est chargé d’appeler, cinq fois par jour (dont deux la nuit s’il vous plait), les gens à la prière. Avant l’époque de l’électricité ce brave monsieur devait avoir une voix puissante. Maintenant il y a juste des haut-parleurs un peu partout autour des minarets.

Jusqu’à ce qu’un couple descende je pense néanmoins m’être trompé d’heure. Petit moment d’incertitude au moment où le bus arrive et que nous découvrons la porte fermée.

Nous nous apercevons alors que le manager dort juste à côté, par terre. Je le secoue un peu mais il se retourne de l’autre côté. Le chauffeur du bus appelle, l’homme ne bouge toujours pas…

Nous décidons d’aller réveiller un de ses compagnons qui lui colle un coup de pied pour le réveiller. La méthode, certes brutale, semble néanmoins fonctionner.

Voyant tous les sacs à dos le chauffeur se décide à en mettre trois dans le coffre de son minibus (compte-tenu que le coffre de ma 106 était plus grand que celui de son minibus je suis bien content de n’avoir rien eut de fragile dans mon sac à dos).

Ah on me signale que la grosse valise du monsieur va partir sur le toit (j’espère qu’il n’a pas peur pour ses affaires vu la conduite sportive des Jordaniens). Un mec arrive avec ses tapis, qu’il pose à l’intérieur. Cot, cot, cot, cot… Ca y est je monte dans mon premier Chicken bus like. La belle émotion (en même temps pour 5 DJ au lieu des 55 en taxi à l’aller… Merde j’avais dit que j’en parlerai plus).

Le chauffeur met la radio et une voix geignarde et stridente sort du poste. Au début je suppute que ses enceintes ont un problème mais il s’agit juste des informations (ou de la prière je n'ai pas vraiment réussi à savoir). J’ai néanmoins collé mon ITouch à la place.

Je m’aperçois bien vite que j’ai eut raison de ne pas rester à Petra encore un jour. En effet un brouillard à couper au couteau s’est levé et on n’y voit pas à 10 mètres. Ça va être fun sur l’autoroute avec les ralentisseurs.

Après 1h30 de trajet (sur les 2h au total) on s’arrête en plein milieu de nulle part. La panne ? Non c’est simplement un mec qui descend. Normal il n’y a que le désert un peu partout.
Arrivés à Aqaba un couple d’Anglais me proposent de prendre un taxi avec eux pour aller chopper le bateau qui permet de traverser le golfe d’Aqaba.

EGYPTE ME VOILA !!!

Ps : Vais-je réussir à passer une frontière correctement cette fois-ci ? Ou va-t-il encore m’arriver une nouvelle aventure ? Vos votes sont les bienvenus…
Ne ratez pas le prochain épisode du Jumping over the World Tour…
Ps 2 : Je mettrai les réponses au jeu du titre à la fin de mon séjour au Kenya. Soit vers fin Février.
Ps 3 : Pour ceux qui veulent plus d'informations sur Petra suivez le lien